Où est l’ironie ?

Hier, mon prince m’a offert des fleurs. Il est charmant. Je les mérite tant, eh oui, je me fais des fleurs. Je regarde ces belles roses rouges, j’adore les roses. Il est bien tombé, comme toujours. Et puis, c’est bien connu, les fleurs, elles effacent les belles paroles et leurs épines remplacent celles de certains mots. Je regarde toujours ce bouquet et je voudrais qu’il symbolise à jamais la paix retrouvée. Ces belles roses, toutes identiques et si naturelles qu’elles seront fanées dans moins de deux jours. Il faudrait que tous les princes du monde offrent des roses à leur lionne ET que toutes les lionnes du monde les acceptent avec plaisir et suffisance. Car même si les princes et les lionnes partagent leur territoire, ils n’ont pas toujours le même langage et il arrive parfois qu’ils ne se comprennent guère… Heureusement, les roses sont là, offrande facile et efficace, traditionnelle mais délicate, intemporelle mais agréable. Je regarde une dernière fois ces fleurs et je me demande de quelle manière ces doux pétales vont officier dans notre cerveau. Vont-ils réussir à nous faire oublier les jolies phrases piquantes que nous nous sommes échangées avec douceur ? Vont-ils parvenir à instaurer un nouveau dialogue, plus serein et plus sage, sans effort ni espoir vain ? Les princes et les lionnes sont quelque peu différents mais s’aiment tant pourtant.

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