La vérité n’arrive pas, elle est – 25 octobre 2017

Finalement, après un mois d’attente jour pour jour, j’apprends qu’il ne s’agit pas d’un sarcome très avancé (les plus aguerris comprendront mieux mon faux départ) mais d’un lymphome, cancer du système immunitaire, mes ganglions (haut de la cuisse surtout) ayant décidé de faire n’importe quoi sans ma permission… J’ai donc bien un cancer, mais comme rien n’est jamais simple, ce nouvel ennemi existe sous plusieurs formes : il peut être hodgkinien dit maladie de Hodgkin ou non hodgkinien. OK donc déjà je découvre tout un beau vocabulaire qui pique les yeux et ensuite je réalise qu’il va falloir encore attendre, attendre, attendre… et non sans rien faire (jamais simple je vous dis), attendre en subissant encore bien-sûr examens et intervention chirurgicale. Le positif dans tout ça, car il faut toujours voir le positif, c’est que j’ai rencontré un très bon chirurgien, professionnel mais humain, fort sympathique et plutôt bel homme ce qui ne gâche rien ! Petite anecdote au passage, lors de ma première intervention (biopsie de ganglions), j’avais vraiment trouvé son comportement charmant au bloc opératoire, à la fois attentif, rassurant et drôle, cela m’avait beaucoup détendue et inconsciemment, j’avais l’impression qu’il m’aimait bien (transfert ?!). Bref, quelques heures plus tard, quand il est venu me voir dans ma chambre pour prendre de mes nouvelles et me dire ce qu’il avait vu lors de l’opération, j’étais toute ouïe, encore un peu vaseuse, impatiente de savoir et à la fois contente de le revoir. Il m’expliqua qu’il hésitait entre un lymphome et un mélanome. Et c’est alors qu’il me dit, en tout professionnel qu’il était, qu’il avait profité de cette intervention pour inspecter mes parties intimes et qu’à priori rien ne pouvait faire penser justement à un mélanome. Bonne nouvelle me direz-vous mais moi je suis redescendue brutalement sur terre en réalisant que je n’étais qu’une patiente et lui qu’un médecin. Il stoppait d’un coup la complicité imaginaire entre le charmant médecin et la charmante patiente. En parlant familièrement, ça casse le délire, ça ne vend plus du rêve, ça remet à sa place et c’est mieux comme ça d’ailleurs. En y repensant, je souris encore en visualisant ma tête quand il  m’a dit ça !!

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