5ème course – 6 mars 2018

Hier, avant-dernière chimio faite. Ce matin, ça ne va pas trop mal. Je suis contente car une fois encore, lendemain de chimio, trois chevreuils étaient là. J’ai d’abord regardé par la fenêtre, les cherchant inconsciemment mais rapidement, je ne les ai pas vus tout de suite puis hop, ils ont capté mon attention. Ils étaient en haut du pré, deux étaient couchés je crois. Je suis sortie prendre l’air et je les ai admirés de loin. J’aimerais qu’ils me voient et en même temps, je pense que ma tête du moment leur ferait plus peur qu’un chasseur. Allez, je me dis qu’ils doivent bien aussi sentir ma présence. La chimio s’est plutôt bien passée, j’ai encore eu droit à ma dose d’anti-allergique (polaramine) dans la perfusion qui m’a cette fois fait dormir complètement. Défoncée, shootée, perdue un peu. Mon prince, qui n’était pas branché pourtant, dormait aussi profondément et il ronflait ! À un moment, son téléphone a sonné ( ma demande insistante et répétée de le mettre en vibreur n’ayant pas servi apparemment…!), nous avons sursauté tous les deux et avons eu l’impression de réveiller tout l’hôpital !! La cancéro m’a bien rappelé que le pet scan était bon, que tout cela était sur la bonne voie d’un air à la fois rassurant et « coup de pied au derrière ». Elle sait pour ma belle-sœur et elle a bien vu une certaine lueur inhabituelle derrière mes petites lunettes. Elle sort de la chambre et je réalise alors que je ne suis ni inquiète ni rassurée. Je suis nulle part, je suis juste là à faire ma cinquième chimio. Pas peur de mourir mais pas de réjouissance non plus. Nulle part, ailleurs, entre deux mondes. Je sais pourtant au fond de moi qu’un certain travail psychologique se fait dans ma tête et que j’avance malgré  tout.

Un détail, une précision, un rien du tout, mes sourcils sont en train de se barrer. Autant la perte des cheveux, comme je l’ai écrit avant, ne m’a pas trop posé de problèmes, elle a plus dérangé les autres d’ailleurs. Mais mes sourcils, non, pas à la cinquième chimio, pas maintenant. Je vais avoir l’air de quoi cet été avec une face de rat sans poils… Un bonnet pour le froid, un foulard fleuri pour le chaud, ok. Mais pas de faux sourcils maquillés, je n’ai pas envie. Je suis très en colère contre eux. Bon, tant pis, après tout, je ne suis plus à ça près, je vais essayer d’en rire encore une fois. Il paraît qu’il en existe sur internet, comme une fausse moustache, pourquoi pas ?!

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